QUI SUIS-JE ?

PARCOURS PERSO

J’ai longtemps cherché à aller mieux.

Quand j’étais bébé, déjà, mon père disait que j’étais différente. Inconsolable. Et petite fille, je me souviens très bien que je ne comprenais pas ce que je faisais là, pourquoi j’existais. Pourquoi il me fallait vivre, si c'était pour souffrir ? 

Je n’avais jamais assez d’affection, assez d’attention… rien n’était jamais assez pour remplir le vide incommensurable que je ressentais à l’intérieur. Je me sentais coupable d’aller mal, coupable de faire subir mon mal-être à ma famille, coupable de demander trop. J’avais honte de souffrir autant alors que « j’avais tout pour être heureuse ».

De l’enfance à l’âge adulte, j’ai vécu cela : des épisodes dépressifs chroniques avec des moments de rémission. 

J’ai cherché à comprendre pourquoi j’étais comme ça. Pourquoi ça faisait si mal de vivre. J’ai tenté de comprendre, vraiment. J’ai émis des hypothèses… Mais, et après ? Comment on fait ?

Comment on sort de la souffrance pour vivre « malgré tout » ?

Pour cela, j’ai mis en place des stratégies, plus ou moins efficaces, plus ou moins saines. Et bon an, mal an, je me suis construit une petite vie.

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C’est à la naissance de mon deuxième enfant que toutes les stratégies que j’avais mises en place pour « aller mieux » ont volé en éclat.

Un burn-out maternel qui m’a fait vivre les pires moments de ma vie. Deux ans où j’ai vraiment subi la souffrance aiguë de plein fouet. Puis un an, pour prendre conscience du problème et commencer à faire le travail. Et encore un an pour aller vers un état stable.

Quatre ans de ma vie.

Aujourd’hui, je peux dire que c’est une très bonne chose que cela me soit arrivé. Parce que j’ai enfin appris comment faire pour faire autrement. J’ai pu vérifier que la dépression n’était pas une fatalité. Que l’on peut s’en sortir. Et vivre avec. Malgré tout.

J’ai été accompagnée pour cela. J’ai changé de thérapeute quand ça n’avançait pas ou plus.  Et j’ai fait une grosse partie du travail seule. 

Je vis encore, parfois, des épisodes dépressifs mais ils sont beaucoup plus courts et bien moins violents. Je peux vivre avec, même si c’est désagréable. C’est désagréable mais ce n’est plus handicapant, paralysant. Ce n’est plus un tourbillon qui aspire vers le fond. C’est juste un remous. Et je peux vivre avec. Malgré tout.

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Je suis loin d'être parfaite mais je suis réconciliée avec moi-même. Je suis plus calme, plus souple.

Et chaque jour, je suis capable de m’aider moi-même à vivre en paix.

Cette expérience de vie me décide à en faire mon nouveau métier.

Parce que j’ai toujours été curieuse – de cette curiosité d’enfant qui découvre – des gens dans leurs singularités et leurs parcours.

Parce que j'ai toujours aimé les accompagner dans la reconnaissance de leurs ressources et le développement de leur créativité.

Et parce que nous avons tous le droit d'aller vers plus de douceur avec soi-même et pour soi-même.